Bouchard
Belgian Blue Blood, Rip Hopkins
rue Dautzenberg 70, Bruxelles
15-24 Avril 2016
Le portrait de l'aristocrate est un art qui se pratique de moins en moins. En littérature, au cinéma, dans les arts visuels, en dehors de quelques rares spécimens, on ne peut pas dire que le sujet intéresse. De temps en temps, un documentaire surgit, défendant ou dénonçant un aspect de l'aristocratie, et il nous est alors imposé d'avoir une opinion. Dans les kiosques, quelques magazines mondains mettent en scène une aristocratie glamour et fantasmagorique. Tandis que dans les universités, rares historiens et sociologues observent avec attention l'aristocratie et son déclin démographique.
Ici nous sommes devant 96 photographies d'aristocrates belges et 25 photographies de détails de leur vie. L'auteur de cette série n'est ni scientifique ni journaliste. Il n'y a pas de critères rationnels d'échantillonnage sociologique ou d'objectif d'information, d'encensement ou de dénonciation. Rip Hopkins ne répond à aucune commande : ni des personnes photographiées, ni d'une institution culturelle, scientifique ou politique, ni d'une entreprise privée. C'est une démarche artistique autonome.
Rompu à l'exercice du portrait, le photographe a voulu perpétrer, de son temps, l'art du portrait de l'aristocrate dans le pays où il vit, la Belgique. Il rapproche un médium démocratique (la photographie) et une communauté de personnes dont le rapport à l'image est aussi ancien que le lien au nom et au sang.
A l'heure du numérique, des selfies, de facebook, quelle est la valeur d'un portrait photo aujourd'hui ? Hyper consommables, nos reflets numériques se fixent de moins en moins sur un support matériel, ils se volatilisent et se multiplient à l'infini.
commissaires de l'exposition : Caroline Bouchard et Pauline de la Boulaye
production : Alex Weiner et Stéphane Mondésir
technique vidéo montage : Ava du Parc et Romain Bassenne
son : Jean de Rennesse
assistantes : Laura Andrei et Marie Meyer
éditeur : Patrick Le Bescont, Filigranes, France
copyright photos : Rip Hopkins